23 Octobre

Le 23 octobre 1952, le 6ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux, 667 hommes, mené par celui qui était alors le chef de bataillon Marcel Bigeard, se repliait après 8 jours de combat contre les 308èmes et 312 Divisions du Général Giap, alignant 10 000 partisans. C'était la fin des Combats de Tu-Lê.

Le légendaire "Bruno", submergé par les forces ennemies, parvint contre toute attente à rapatrier presque tout ses hommes, auquels s'ajoutaient les soldats des postes de Nghia Lo et Gia Hoï tombés les jours précédents.

Ces hommes, confiant "leur sort aux mains de Dieu", dans "l'effort, la sueur et le sang", ont inscrit leur nom dans l'Histoire militaire, faisant dire à Bigeard que "Ce repli héroïque de Tu Lê, c'est le symbole de l'armée française qui gagne"

Pour leur rendre hommage, l'Ecole Militaire Interarmes baptisera sa promotion 1992-1994 "Combats de Tu-Le". Le chant de cette promotion résonne éternellement comme une prière et un hommage envers ces hommes "au coeur de feu", à l'"âme pure", la "foi profonde", et à la " volonté faite d'acier" .

Chant de promotion EMIA 1992-1994 "Combats de Tu Lê"

__________________________

31 ans plus tard, à Beyrouth. A 6h20, le poste "Drakkar" ou sont casernés 96 parachutistes de la 3ère Compagnie du 1er RCP et du 9ème RCP agissant dans le cadre de la Force Multinationale de Sécurité de Beyrouth, est visé par un attentat à la camionnette piégée.

En douloureux écho à l'attentat ayant couté la vie à 241 Marines et militaires américains quelques minutes avant, ce sont 58 parachutistes français qui meurent dans l'effondrement de l'immeuble.

58 de nos braves payèrent de leur sang cet engagement au service de la Paix, leur sang abreuvant la terre "pour que vive le cèdre millénaire".

Leur mémoire est célébrée par le chant "Ceux du Liban"/"Nos Anciens du Liban" :

 

Qu'ils tombent "au cœur du pays Thaï" ou "là bas au Levant", le sacrifice de tes fils, Patrie, nous oblige devant Dieu et les Hommes !

"[...] La France n'a jamais été grande que lorsqu'elle était la France pour les autres. J'ai dit ailleurs : il n'y a pas de route d'Orient sur laquelle on ne trouve des tombes de chevaliers français, il n'y a pas une route d'Europe sur laquelle on ne trouve des tombes des soldats de l'An II. Mais cette France-là n'était pas pour elle-même. Elle était pour tous les hommes. Et ce que nous devons tenter actuellement, c'est d'être ce que nous pouvons être, non pas pour nous-mêmes, mais pour tous les hommes." (André Malraux)